Les 19 exploitants de La Fruitière des Lacs (Labergement Sainte-Marie, Doubs) ont obtenu en juillet 2019 la labelisation GIEE (Groupement d'intérêt économique et environnemental) pour leur engagement en faveur de la biodiversité et de la qualité des eaux locales.
La Fruitière des Lacs regroupe 19 exploitations, soit 41 producteurs, productrices de lait AOP, transformé principalement en Comté et Morbier, dans le Haut-Doubs à proximité directe de la Réserve naturelle nationale du lac de Remoray.
En 2016, une première compilation de différentes études sur la qualité des eaux du lac a permis aux scientifiques de l’université de Franche-Comté de mettre en évidence une dégradation de la qualité des eaux du lac de Remoray (mortalités piscicoles, niveau de pollution organique accru). Ces premières investigations ont identifié une origine principalement agricole des nutriments (N et P). Une présentation de ces résultats aux exploitants de la Fruitière des Lacs a fait prendre conscience aux agriculteurs de la problématique. Ce premier constat a été approfondi par des études complémentaires.
Conscients de leur responsabilité face à un tel enjeu, les agriculteurs de la Fruitière ont désiré s’engager dans une démarche de GIEE, afin de définir les moyens et actions à mettre en œuvre pour améliorer la qualité des eaux locales tout en préservant l’efficience économique de leurs exploitations.
Accompagnés par le Parc naturel régional du Haut-Jura, ils ont élaborés un plan d'actions jusqu'à l'horizon 2024. Les premières années d’action du GIEE sont destinées à l’acquisition de références locales, de connaissances et d’outils opérationnels de gestion. Les actions de modifications de pratiques (ou plus systémiques) pourront se mettre en place par la suite. L’exemplarité du projet est à mettre au crédit des agriculteurs. Conscients des enjeux environnementaux, ils ont souhaité engager une réflexion globale sur l’ensemble de leurs pratiques avec une réelle volonté de faire mieux pour leur territoire.
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Les objectifs de la démarche de GIEE sont déclinés ainsi :
Conserver des exploitations économiquement rentables, les rendre le plus autonomes possible vis-à-vis des intrants par une valorisation optimale des effluents d’élevage et des ressources fourragères. Il s’agit également de garantir leur résilience face aux changements climatiques et de mettre en cohérence les systèmes et pratiques avec l’image des produits et les attentes sociétales (eau – biodiversité).
Amélioration de la qualité des eaux superficielles et souterraines sur les bassins versants ; le maintien de la qualité des zones humides présentes sur la zone ; le maintien et l’amélioration de la biodiversité des zones agricoles (prairies, zones humides, …). L’atteinte de ces enjeux passe par l’amélioration de la gestion de la fertilisation organique et minérale des exploitations agricoles, mais également sur une réflexion plus globale sur l’intensification des systèmes et la pression globale de ceux-ci sur l’environnement.
En plus de ces enjeux environnementaux et agricoles, le but sera d’assurer la qualité de vie des agriculteurs et d’améliorer les relations avec les autres acteurs du milieu rural (collectivités, habitants, acteurs de l’environnement, touristes et consommateurs). Totalement pro actifs sur la qualité de l’eau et de la biodiversité, il s’agit de permettre un dialogue serein par les sociétaires avec leurs partenaires et leurs clients. Enfin, des échanges avec d’autres groupes type GIEE permettront les apports et échanges d’expériences.
Afin d’atteindre les objectifs précédemment décrits le GIEE envisage, avec ses partenaires, la mise en place d’actions de diverses natures.
Cet accompagnement des exploitations dans la définition et la mise en œuvre de leurs évolutions se traduit par des actions :