Espaces Naturels Sensibles (ENS) : de quoi parle-t'on ?
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Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) sont le cœur des politiques environnementales des conseils départementaux. Ils contribuent fortement à la Trame verte et bleue nationale, qui décline le réseau écologique paneuropéen en France, suite au Grenelle de l'Environnement mais aussi dans le cadre des Schéma Régionaux des Continuités Ecologiques (SRCE) que l'État et les Conseils départementaux doivent mettre en place. Ces ENS ont été créés par l’article 12 de la loi n°85-729 du 18 juillet 1985.
Ainsi, le département est compétent pour élaborer et mettre en œuvre une politique de protection et de gestion afin de préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels, mais aussi de conserver les champs naturels d’expansion des crues et d’assurer la sauvegarde des habitats naturels. Ces mesures s'accompagnent également lorsque, les conditions le permettent, d'une ouverture au public des epaces ainsi préservés.
Dans la plupart des départements français la mise en œuvre de cette compétence s’est traduite par l’élaboration d’un schéma départemental des espaces naturels sensibles qui définit la politique et les moyens d’intervention du département. Ce schéma prévoit notamment les priorités du département en matière d’acquisitions foncières, de connaissance du patrimoine naturel et paysager, de politique foncière, de gestion des espaces, de mise en réseau des acteurs du milieu naturel et agricole, d’ouverture au public et d’éducation à l’environnement.
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Pour mettre en œuvre cette politique, le département affecte par délibération, une part de la taxe d'aménagement pour financer les actions destinées à ces espaces naturels sensibles. (…). Cette taxe est perçue sur la totalité du territoire du département. (Articles L.142-1 à L.142-13 du code de l'urbanisme) » |
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Les ENS de l'Ain
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Le Parc naturel régional du Haut-Jura accompagne le département de l’Ain dans la mise en place d’un réseau d’Espaces naturels sensibles (ENS). Sur les 60 sites visés dans l’Ain 8 sont sur le territoire du Parc dont 4 déjà labellisés :
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- la Chenaillette, un domaine acquis en juin 2014 par le Département, réunissant alpage et forêt soit 156,50 ha sur les communes de Mijoux et d’Echenevex ;
- les bois Durand et Perdriaux et l’étang de Colovrex (114,39 ha) sur la commune de Ferney-Voltaire.
- l’Etournel (190 ha), communes de Collonges et de Pougny,
- la Valserine (651 ha), sur les communes de Divonne-les-Bains, Mijoux, Lelex, Chezery-Forens, Champfromier, Montanges, Confort, Chatillon-en-Michaille, Lancrans et Bellegarde-sur-Valserine
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Dans la mise en place des ENS, le Conseil Général de l’Ain appuie financièrement les acteurs et gestionnaires locaux. La concrétisation de l’ENS passe par la réalisation d’un plan de gestion et si nécessaire des mises en œuvre concrètes d’entretien ou de restauration en faveur des patrimoines (restauration des habitats naturels, aménagement pour gérer la fréquentation, études et outils de sensibilisation).
Pour la Valserine, la labellisation ENS est complémentaire du futur contrat de rivière sauvage. L’association de ces outils permettra de préserver et même d’améliorer le fonctionnement des cours d’eau du bassin versant de la Valserine.
Pour l’Etournel, il n’y a actuellement pas de plan de gestion à jour et des mises en œuvre concrètes sont nécessaires à court terme.
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Projet de plan de gestion pour l'Etournel
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L’Etournel est un marais alluvial emblématique du Rhône, dont la zone amont est constituée d’une ancienne gravière exploitée jusque dans les années 1990. Cette activité a laissé place à 8 étangs dont certains sont fortement fréquentés. Reconnu d’intérêt européen pour la diversité des habitats naturels (boisements humides, étangs, prairies sèches…), de la faune (Castor d’Europe, Blongios nain, Sonneur à ventre jaune…) et de la flore (Pâturin des marais, Cardère poilu, Scirpe à trois angles…), il fait partie des sites Natura 2000 suivi par le Parc. Le site est également réputé pour le brame du cerf à l’automne. Le Parc est conventionné avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et intervient en partenariat avec la CCPG et les communes concernées. Les trois enjeux majeurs auxquels il est nécessaire de répondre rapidement pour mieux préserver l’Etournel sont : l’asséchement progressif des boisements alluviaux, et des roselières, le développement continu de nombreuses espèces exotiques envahissantes et la forte fréquentation de certains secteurs
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La faune Nombreuses espèces d’insectes dont certaines protégées en France (Papillon Cuivré des Marais, libellule Agrion de Mercure) Grande diversité d’espèces d’oiseaux (Nette rousse, Bihoreau gris, Blongios nain, Butor étoilé, Pic noir…) Mammifères : Cerf, Castor, Rat des moissons… Crapaud sonneur à ventre jaune
La flore Au moins 30 espèces patrimoniales recensées dont 4 protégées au niveau régional (Renoncule à feuille de céleri, Pigamon de Bauhin, Butome à ombelle, Pâturin des marais)
Habitats - Fonctionnement écologique Halte migratoire remarquable pour l’avifaune
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Ainsi, dès 2015, des actions ciblées sur certaines espèces végétales exotiques sont nécessaires pour limiter leur expansion. Dans le même temps, la rédaction d’un plan de gestion concerté avec les acteurs locaux et appuyé par l’étude hydraulique menée par la CNR (Compagnie Nationale du Rhone) permettra de préciser l’organisation des actions prioritaires pour le site d’ici 5 ans. |