Depuis plusieurs années, la Bienne et le Murgin ont connu de multiples épisodes de mortalités piscicoles, témoignant de la persistance de pollutions de l'eau. En effet, les concentrations en métaux, HAP* et autres substances toxiques sont très importants dans ces deux cours d’eau (proches de celles des grands fleuves pour la Bienne). Elles proviennent notamment des activités industrielles passées et actuelles mais aussi de l’agriculture et de l’assainissement, bien que les rejets de chacune de ces activités, sauf exception, respectent les normes légales. Parallèlement, les conditions hydro-climatiques évoluent rapidement : la durée moyenne des étiages (basses eaux) dans la Bienne est passée, durant ces dernières années, de 2 à 10 jours de moyenne. Pendant ces périodes, la dilution des rejets polluants est moindre, le stress sur le milieu naturel est maximal. Ces phénomènes sont d’autant plus impactants que la rivière a été également modifiée par l’Homme (barrages, creusements, modifications du tracé…). Tous ces facteurs se combinent et expliquent le mauvais état de nos rivières.
Les pratiques des entreprises se sont améliorées depuis quelques dizaines d’années. Néanmoins, ces efforts doivent redoubler, notamment au regard du changement climatique, pour réduire les rejets dans la Bienne et le Murgin.
Pour agir à la source de ces pollutions de l’eau, le Parc naturel régional du Haut-Jura, en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Région Bourgogne-Franche-Comté (délégation du Jura), lance l’opération collective Cap rivières saines. Elle permet d’accompagner techniquement et financièrement, par la mobilisation d’aides de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, les entreprises dans l’adaptation de leurs processus, organisations ou outils de production afin de réduire ces pollutions.
Sur le Tacon, un seuil (Grosdar) appartenait à l'entreprise Dalloz Créations et servait à l’alimentation en eau de certains process industriels. En mauvais état, ce seuil posait des problèmes de continuité écologique mais aussi des problèmes de sécurité (en cas de rupture). Avec le programme Cap rivières saines, le Parc a accompagné l’entreprise dans l'adaptation de son process industriel pour réduire ses consommations en eau. Le seuil a été totalement effacé pour rétablir la continuité écologique sur ce secteur stratégique.
En participant à l'opération collective Cap rivières saines, vous pouvez bénéficier d'un accompagnement technique de la part d'un chargé de mission du Parc et d'un accompagnement financier de la part de l'Agence de l'eau Rhône Méditérranée Corse.
En 2022, le taux de subvention de l’agence de l’eau RMC évolue nettement à la hausse pour les petites et moyennes entreprises, pour atteindre jusqu’à 70%, dans le cadre du régime « de minimis » *
Pour rappel, l’aide est conditionnée à un montant de travaux d’au moins 5 000 € TTC.
* de minimis : encadrement par la réglementation européenne des aides d’état aux activités économiques concurrentielles. Limité à 200 000 € d’aides publiques sur les 3 derniers exercices fiscaux.
Ce taux d’aide n’est valable que pour l’année 2022. Une bonne raison pour investir en faveur de la qualité de l’eau de nos rivières en 2022 !
Pour en savoir plus, consulter la brochure de présentation de l'opération ci-dessous.