Nettoyer les décharges sauvages
Le Parc naturel régional du Haut-Jura travaille depuis longtemps sur les décharges. Une de ses études de 2005 pose un état des lieux sur les cavités karstiques polluées. Ce travail a permis de nettoyer en priorité les décharges situées dans les dolines. Cependant cette action n’a traité qu’une faible partie du problème des décharges.
Avec son passé industriel, le bassin versant de la Bienne est très fortement concerné par les anciennes décharges sauvages. Le Parc recense ces décharges via les documents historiques et les visites de terrain. Pour le moment, le bassin versant de la Bienne regroupe plus de 260 décharges à proximité ou dans des cours d’eau. La problématique est cependant souvent délaissée car située dans des endroits difficiles d’accès.
Assurer une ressource en eau de qualité pour le futur
Agir sur les décharges, c’est aussi agir sur la qualité de l’eau et sur notre cadre de vie. Nous vivons dans un territoire de karst, par conséquent, même une ancienne décharge dans une doline ou dans un gouffre peut affecter nos cours d’eau. « Préserver la qualité et la quantité de la ressource en eau fait partie des mesures prioritaires de la Charte du Parc 2026-2041.
Des travaux d’ampleur pour insuffler une dynamique
A l’aide du Fonds Vert, le Parc s’attaque donc aux nettoyages de plusieurs décharges avec des typologies différentes (cours d’eau, proximité de cours d’eau, gouffre…). Avec ces actions le Parc souhaite insuffler une dynamique territoriale plus forte sur ce sujet. Depuis 2024, le Parc a déjà piloté 5 opérations de nettoyage conséquentes. L’aide apportée par le Fonds Vert permet de réaliser des actions d’ampleur, avec notamment la suppression totale de la décharge du Longviry. Chaque décharge a son lot de difficultés : types de déchets trouvés, topographie, accès, proximité du cours d’eau…
Décharge sur le Longviry à Chassal-Molinges
Après une opération bénévole massive sur cette décharge en 2023, cette fois le Parc intervient de manière mécanisée en vue d’éliminer définitivement ce point noir du bassin du Longviry. Des milliers de m3 de déchets en tout genre sont évacués vers des centres agrés. Ce chantier dure plus de 8 semaines et se déroule dans des conditions difficiles, en bordure de la route départementale qui relie Chassal-Molinges à Choux.
Décharge sur le Tacon à Villard-Saint-Sauveur
En 2024, cette décharge située dans une courbe du Tacon a été purgée en grande partie, permettant ainsi de regagner de l’espace pour le cours d’eau. Une partie du talus fut stabilisée avec la mise en œuvre de génie végétal et la disposition de troncs ancrés dans la berge. L’opération est un succès et le retour de la faune et de la flore se déroule bien. Cette opération a couté 50 000 € HT.
Décharge de Buclans à Lavans-lès-St-Claude
En 1977, les spéléologues étaient consternés de voir le gouffre et les grottes attenantes se faire ensevelir sous des tonnes de déchets. Ce réseau karstique communique directement avec le Lison, puis vers la Bienne. En cette fin d’année 2025, le Parc va démarrer un chantier de nettoyage dans le gouffre, probablement une des configurations les plus compliquées. L’objectif est malgré tout d’enlever le plus possible de déchets pour peut-être dégager l’entrée des grottes.
Les opérations de nettoyage en vidéos
Des chantiers participatifs à poursuivre
Les actions bénévoles sont essentielles pour éveiller les consciences et alerter les pouvoirs publics. En 2023, le chantier participatif du Longviry a mobilisé 70 bénévoles qui ont extrait pas moins de 13 tonnes de déchets (collaboration avec la Fédération de pêche et Mountain Wilderness France). Plus récemment et sur l’initiative d’une association locale, le Parc a organisé le nettoyage d’une décharge le long du Grosdar. Malgré les 10 m3 de déchets extraits par les bénévoles, une deuxième opération est en préparation en novembre 2025 pour s’occuper des micro-déchets
Un montant global de 780 000 euros HT, 80% Fonds vert et 20% PNR
