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Enquête participative au recensement du papillon Apollon

Sur les hauteurs franc-comtoises, de la mi-mai à la fin août, les gestionnaires, naturalistes mais aussi simples randonneurs attentifs peuvent transmettre leurs observations du papillon Apollon. Cette enquête participative intervient dans le cadre d’un Plan national d’actions. Celui-ci vise à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un bon état de conservation, de cette espèce particulièrement menacée. Les organismes en charge de la conservation de l’Apollon utilisent ces données pour adapter les actions locales.

Pourquoi recenser l’Apollon et comment le reconnaître ?

Apollon ou Parnassius apollo © R.Itrac-Bruneau

Grand papillon de montagne, l’Apollon vit majoritairement entre 1 000 et 2 200 m d’altitude. Cependant les changements climatiques l’obligent à monter en altitude pour trouver des conditions plus clémentes. Ses populations se répartissent 300 m plus haut en altitude qu’il y a 20 ans et de nombreuses localités de plaine ne sont déjà plus utilisées.

Menacée de disparition, l’espèce est classée « quasi-menacée » en Europe et « vulnérable » en Franche-Comté ». L’Apollon se rencontre dans les prairies rocailleuses et autour des dalles rocheuses où poussent ses plantes hôtes : les orpins, avec une préférence pour l’Orpin blanc. La modification des pratiques agricoles, l’urbanisation ou à la création d’aménagements touristiques menacent ces milieux de fermeture. Le changement climatique entraîne un manque de couverture enneigée, ce qui a un fort impact sur la survie des chenilles ; celles-ci n’étant plus protégées du gel par le manteau neigeux.

Ouverte à tous, l’enquête proposée vise à actualiser les observations des stations historiques par un panel élargi d’observateurs. Les données récoltées permettent la mise en place de mesures de gestion, de conservation ou de restauration d’habitats.

Chaque observation étant précieuse, une plaquette permet aux entomologistes en herbe de reconnaître l’Apollon. On peut le reconnaitre grâce à ses ailes blanches ponctuées de 2 grosses taches rouges sur la partie inférieure. L’extrémité des ailes est quant à elle transparente. Il est plus facilement observable peu de temps après le lever du soleil lors de sa période de vol. de la mi-mai à la fin août. Une fois repéré, l’observateur doit prendre si possible une photo et l’envoyer datée et située sur cbnfc-ori.org rubrique « enquête en cours ».

Lire et télécharger la plaquette “enquête”

Le Plan national d’actions en faveur des papillons de jour et sa déclinaison en Bourgogne-Franche-Comté

L’Apollon bénéficie du Plan national d’actions (PNA) en faveur des papillons de jour. Ce groupe d’insectes typique des milieux ouverts (prairies, pelouses sèches, landes tourbeuses…) est globalement en déclin depuis les années 70. Le PNA 2018-2028 cible 38 espèces prioritaires sur environ 300 espèces de papillons diurnes recensées en France métropolitaine. Afin de permettre une intégration des spécificités locales, ce plan est décliné en Plans régionaux d’actions (PRA). Le PRA dispose d’une liste d’espèces de priorité régionale qui se compose des espèces dites de « priorité nationale » mais aussi d’autres espèces menacées plus localement.

La Bourgogne-Franche-Comté compte 163 espèces de papillons diurnes. Parmi elles 18 sont de « priorité nationale », soit environ la moitié de la liste française. Au total, le Plan régional d’actions dresse une liste de 16 actions en faveur de 42 espèces de papillons de jour. Ces espèces sont majoritairement réparties sur le massif du Jura, les coteaux calcaires entre Dijon et Mâcon et le Morvan. Le PRA poursuit 3 objectifs :

  • Améliorer la connaissance
  • Améliorer, le cas échéant, l’état de conservation des espèces et de leurs habitats
  • Sensibiliser, informer et former le grand public et les professionnels. Le but est la préservation des papillons de jour et leur prise en compte dans les politiques d’aménagement du territoire.

Nos partenaires techniques

Une enquête proposée par le Conservatoire botanique national de Franche-Comté-Observatoire régional des Invertébrés (CBNFC-ORI), l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) et le Parc naturel régional du Haut-Jura.

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